Les fondements

Qu’est-ce que l’Ostéopathie:Les fondements

L’ostéopathie est un concept thérapeutique reposant sur quelques fondements simples et pourtant totalement négligés par l’approche médicale classique actuelle.

Relation structure fonction:

Still écrivait: « La maladie est le résultat d’anomalies anatomiques auxquelles succède le désordre physiologique. »(2) Ne semble-t-il pas évident qu’un nerf gêné dans son parcours par une compression ou une distorsion verra sa fonction de transmission altérée? Qu’un vaisseau sanguin ou lymphatique comprimé ne peut assurer sa fonction correctement? L’Ostéopathe cherche donc, au sein des structures du corps, celles qui ne présente pas un degré de mobilité suffisant, dans le but de les libérer pour permettre à la ou les fonctions qui en dépendent d’être assurées normalement.

Le Dr. Viola Frymann (1921-2016), Ostéopathe américaine, disait: « le terme fonction ne s’applique pas seulement aux activités végétatives de l’organisme, telles que la circulation, la respiration, la digestion, etc. Il inclut également des activités telles que la pensée, la sensation, l’expression créatrice, la méditation et même l’aspiration spirituelle. »

Si nous admettons l’idée que le corps est un support, un système, permettant à l’Être de communiquer avec son environnement, une interface, selon le langage de l’informaticien, on peut comprendre que de l’état de ce système dépend la possibilité plus ou moins bonne qu’aura l’Être de communiquer avec son environnement et de réaliser ses aspirations profondes.

L’unité de fonction:

« Le corps humain ne fonctionne pas comme des unités séparées, mais comme un ensemble harmonieux. »(3) La plupart du temps, lorsqu’un phénomène anormal ou douloureux se présente, patient et médecin s’intéressent aux zones manifestant l’anomalie ou l’inconfort, alors que l’Ostéopathe reconnaît cette manifestation comme un effet et en recherche les causes.

Chercher la cause exacte devrait être la démarche habituelle, parce qu’elle peut se situer très loin de la localisation morbide: des maux de tête peuvent avoir leur origine dans une région lombaire bloquée, de même que de nombreux problèmes du bas du dos ont leur origine dans une région crânio-cervicale dont la mobilité est altérée.

Il existe, par ailleurs, au sein du corps un tissu omniprésent, assurant à la fois le structuration de l’organisme, la conduction des flux liquidiens et le support pour les vaisseaux, les nerfs,et autres fibres conductrice. Ce tissus s’appelle le tissu conjonctif (4), ou fascia. Still a émis l’hypothèse que ce tissu de soutien pouvait être le tissu le plus important du corps et se trouver à l’origine de beaucoup de pathologies de l’être humain, en altérant la circulation des fluides (sang, lymphe,liquide non collectés, influx nerveux, etc.). ce tissus, disséminé dans le corps comme une toile d’araignée, détient la clé des lignes de communication de l’organisme et en fait une unité fonctionnelle.

Un sang sain est fondamental:

« Les artères et leurs nerfs doivent approvisionner constamment en temps utile et en quantité suffisante; le système veineux et ses nerfs doit s’acquitter de sa fonction sans qu’il s’ensuive de stase. ces deux demandes sont impératives. »(5)

Par un système de vaisseaux tubulaires diminuant progressivement de diamètre, le sang artériel est véhiculé à partir de la pompe centrale, le coeur, vers chaque cellule du corps.

Par ailleurs, un système de commande sensitif contrôle la dimension de ces vaisseaux de manière qu’ils puissent toujours apporter l’exact volume de sang nécessaire aux tissus en toutes circonstance, adaptant l’apport aux changement demandés, qu’ils viennent de l’extérieur ou de l’intérieur . La collecte et l’acheminement du sang désoxygéné sont organisés de la même manière par le système veineux.

Le système circulatoire doit pouvoir contribuer à maintenir les conditions de la santé, que le sujet soit allongé et détendu ou qu’il soit debout ou même placé la tête en bas. Il adapte les demandes du corps, que celui-ci soit au niveau de la mer ou en haute montagne, dans une température clémente ou extrême, au cours d’une compétition athlétique aussi bien que d’une activité intellectuelle sédentaire.

De multiples anomalies peuvent venir altérer le fonctionnement de ce délicat système. C’est la raison pour laquelle, l’Ostéopathe doit avoir une bonne connaissance anatomique tant du système vasculaire que du système nerveux autonome(6) et pouvoir raisonner à partir de la région où se manifeste la trouvaille pathologique vers les aires de contrôle autonome, sans oublier les régions par lesquelles transitent fluides ou informations nerveuses.

Les substances nécessaires:

« Le corps constitue l’atelier dans lequel les substances physique sont fabriquées »(8) Notre corps survit grâce à l’air que nous respirons et à l’aliment que nous absorbons. bien que cela ait été bien longtemps peu reconnu voire nié par le courant médicale classique, il est logique de penser que de la qualité et de la quantité des apports alimentaires et respiratoires dépendent une grande partie de la santé ou de la maladie.

Cette partie du concept ostéopathie dépend d’éléments écologiques totalement inconnus il y a plus de cent ans et même seulement soixante. L’altération de la qualité des aliments par les insecticides et les engrais minéraux, leur frelatage par addition de colorants, de condiments ou de conservateurs et leur appauvrissement par le raffinage, font qu’il devient difficile, parfois même impossible, d’apporter au corps les éléments bruts à partir desquelles il peut élaborer les substances nécessaires a son fonctionnement équilibré.

Still étant fermier, on peut supposer qu’il aurait mené campagne pour reformer ces domaines de la production et de la préparation des aliments. Lorsque l’habitude de nourrir le corps avec des aliments naturels et non dégradés est établie ou rétablie, l’affirmation de Still est vraie.

A ce moment, le rétablissement du corps dans son équilibre anatomique et physiologique à l’aide d’un traitement ostéopathique bien conduit, suffisent généralement à lui permettre de recouvrer la santé.

Le pouvoir de surmonter la maladie:

« Le devoir du praticien n’est pas de guérir le malade mais d’ajuster une partie ou l’ensemble de sorte que les fleuves de vie puissent s’écouler et irriguer les champs assoiffés. »(9)

Aucun praticien n’a jamais guéri un patient. La seule chose qu’il ait faite, c’est de permettre éventuellement à l’organisme du patient de trouver les ressources nécessaires pour recréer un équilibre. Il est vrais que la manière d’exprimer cela peut sembler aujourd’hui dépassée. Si la manière est dépassée, l’idée l’est-elle vraiment?

Pourtant comme le disait le Dr Viola Frymann: « Moi le praticien, je ne peux guérir la plus simple des blessures, mais je peux nettoyer la plaie et enlever les débris, en rapprocher les bords et empêcher la contamination. Je ne peux guérir la fracture, mais en rétablissant une relation anatomique normale et en la protégeant des mouvements traumatisants, je procure à la fracture les meilleures conditions pour les processus de réparation. Il peut être nécessaire d’enlever une tumeur ou un calcul ou quelque autre entité pathologique, mais une fois cela fait, le chirurgien doit se fier a son invisible allié chez le patient, pour mettre en oeuvre les processus de guérison. »(10)

Le rôle de l’Ostéopathe se borne donc, grâce à un raisonnement reposant sur la connaissance anatomique et physiologique, à trouver les éléments entravant les processus normaux d’amélioration, puis, les ayants réajustés, à laisser la sagesse du corps faire l’essentiel: rétablir son équilibre et sa santé. L’affirmation selon laquelle le rôle du praticien n’est pas de guérir le malade peut choquer plus d’un patient et plus d’un médecin.

Chaque jours, nous imposons à notre corps d’innombrables stresses, émanant d’origine très diverses: mécanique, sensorielle, psychique, alimentaire etc. dans la plupart des cas, tout cela est corrigé pendant le sommeil et nous reprenons le lendemain nos activités avec une énergie et un allant retrouvés. Certains déséquilibre peuvent cependant nécessiter une aide. Plusieurs approche existent:

Un praticien pourra prescrire un antalgique ou une thérapie de relâchement physique ou un simple repos, laissant l’invisible allié résoudre le problème. Souvent, le symptôme s’apaiseront.

Un autre pourra reconnaitre cet épisode aigu comme un effet d’une tension persistant depuis longtemps et dont l’origine est oubliée. En étudiant le corps dans sa totale unité et en considérant la dynamique mécanique interne qui peut renverser tous les troubles traumatiques, il cherchera à aider l’organisme dans ses efforts pour recréer son harmonie propre.

Lois de cause à effet:

« De tous les aspect du concept ostéopathie, aucun n’est en pratique , plus important ni plus profond que la reconnaissance des lois de cause à effet: la dysfonction ou la pathologie ne sont qu’un effet. »(11)

Une histoire attentive du traumatisme ou de l’opération chirurgical , interprétée à la lumière d’une bonne connaissance de l’anatomie et de la physiologie donne un premier fil dAriane pour guider le praticien vers une compréhension des phénomènes présentés aujourd’hui par son patient.

Ces causes ne reposent pas seulement sur l’aspect musculo-squelettique du patient. Elles peuvent avoir leur origine dans des habitudes alimentaires comme évoqués plus hauts. elles peuvent aussi résulter de surmenage tant physique qu’intellectuel, d’un abus de drogues, ou bien d’autres mauvais traitements de l’organisme. Le stress et détresse morale, intellectuelle et spirituelle dans laquelle se trouvent plongés beaucoup créent des origines actuellement bien fréquentes et douloureuses à des manifestations physiques. Tant que ces sources ne sont pas reconnues et améliorées, les résultats thérapeutiques sont incertains et instables.

La démarche de l’ostéopathe ne consiste pas seulement à rétablir les équilibres mécaniques et physiologiques de son patient, mais également à l’aider à trouver et éventuellement résoudre ces difficultés d’un autre ordre, en l’orientant vers les aides adaptées. Elle n’est donc non pas une thérapeutique exclusive, mais participe à l’équipe de santé, tournée vers la considération de l’Être dans sa totalité.

En conclusion:

La relative simplicité du concept ostéopathique, n’empêche pas une remarquable efficacité et une grande étendue des possibilités thérapeutique. Ce concept est aujourd’hui encore révolutionnaire. C’est une des principales raisons qui entrave sa propagation, les mentalités n’étant pas encore prêtes à cela. L’Ostéopathie est, sans doute, une pierre fondamentale pour l’approche thérapeutique de demain. Lorsqu’une personne a expérimenté pour elle même cette manière de se faire soigner, elle est en générale convaincue de l’efficacité et de la validité du concept défendu et des soins qu’elle a reçus.

Extrait de « Pour Votre Enfant, l’Ostéopathie »,page 5-8, Pierre Tricot.

Notes:

2. A.T.Still: Osteopathy, Research et Practice.
3. R.E. Truhlar: Doctor A.T.Still in the living.
4. Conjonctif: Qui unit. Tissu conjonctif, tissu animal jouant un rôle de remplissage, de soutien ou de protection.
5. A.T. Still: Osteopathy,Research et Practice.
6. Autonome: Désigne l’ensemble des systèmes nerveux sympathique et para sympathique, qui règlent le fonctionnement automatique du corps.
8. A.T. Still: Osteopathy,Research et Practice.
9. R.E. Truhlar: Doctor A.T.Still in the living.
10. Viola Frymann: The Philosophy of Osteopathy.
11. Viola Frymann: The Philosophy of Osteopathy.